Pour une deuxième année consécutive, l’artiste internationale et romancière Ioana Georgescu séjournera en tant qu’artiste en résidence au Centre de production et de recherche en Arts Visuels Hangar de Barcelone.
Née à Bucarest, elle vit à Montréal et sa production s’expose désormais au niveau international. Ses performances, œuvres visuelles et installations vidéo sont diffusées en Amérique du Nord, en Asie, en Europe et au Moyen-Orient. Ioana est également l’auteure de trois romans : Évanouissement à Shinjuku (2005), L’Homme d’Asmara (2010) et La jetée. Elle s’appellera Mo (à paraître à l’automne 2013).
Ses projets sont exposés dans des musées, galeries, ou produits in situ : 798 Art Zone à Beijing, Musée d’Art Contemporain de Novi Sad, Musée des Amériques françaises à Québec, Galerie La Centrale/Powerhouse et l’Agora de la Danse (Piscine-Théâtre) à Montréal, Saw Video Gallery à Ottawa, The Townhouse Gallery au Caire, Musée National de Jogjakarta, et elle a participé à de nombreux festivals : Biennale di Venezia à Budapest, 7*11 Festival à Toronto, RIAP à Québec, Tupada’05, Tama’06 et Tutok’08 à Manille. Elle a également exposé dans plusieurs Centres d’Art Contemporain dont : Centro em Movimento à Lisbonne, Generali Foundation à Vienne, Podewil et Tacheless Arts Center à Berlin. Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec Ioana dans le cadre de la célébration à Barcelone de la Fête nationale du Québec, où l’artiste a offert une installation artistique au sein du Palau Moja.
- Comment définirais-tu ton travail artistique ?
« Mon travail incorpore la performance, la vidéo et l’installation dans une mise en place de type in situ. Le déplacement est une notion clé. Mes projets participent à des réactions en chaîne et sont modulaires ».
- C’est pour ça que le concept de « lieu » est très important dans tes ouvres.
« Oui, parce que Le LIEU est très important dans le rapport au corps (celui des autres, de la ville ou du mien). Qu’il soit géographique, ou entre médiums et supports, le déplacement est au cœur de ma pratique globale. Souvent contextuels et reliés, mes projets sont inspirés par les sites, les situations et les accidents et favorisent le processus. Les thèmes et le corpus de prédilection qui traversent mes œuvres visuelles ou romanesques sont : l’identité et la mémoire du corps déplacé, le temps, l’espace et la transformation du site et du corps ».
- Pourrais-tu nous expliquer le projet que tu présentes aujourd'hui ici au le Palau Moja ?
«Il s’agit d’une double installation vidéo qui met à l’œuvre et en mobilise des aspects-clés de ma pratique : performance, vidéo et installation. Une installation avec projection recto-verso (fenêtre) et une installation avec projections sur la cage de l’escalier. Les sources vidéo proviennent d’un projet sur la mémoire réalisé in situ, dans la poussière du Palais du Grand Vizir du Caire, un palais abandonné à cinq minutes de Tahrir. Les deux sont identiques pour la projection recto-verso sur la fenêtre du Palau Moja et pour celle de la cage de l’escalier. Ainsi, les images dialoguent entre elles de surface en surface, d’espace en espace, entre un édifice patrimonial virtuel et un autre matériel. Palau Moja et Palais Saïd Halim Pasha connu aussi sous le nom de Champollion, entrent en résonance. Les invités deviennent écran ou ombres, dépendamment de quel côté ils se trouvent par rapport aux projections.»
-C'est la deuxième fois que tu es artiste en résidence au Hangar: quels projets vas-tu à développer ici à Barcelone ?
«Mes activités à Hangar seront une continuation de la Série Monuments Mobiles avec la réalisation et présentation d’un nouveau monument mobile, une installation avec projection 3d dans un mètre cube d’eau : De l’autre côte /phase 2, un projet qui a été initié en 2012.
Fascinée par le mur en métal qui entourait le site de Hangar et par ce qu’il laissait entrevoir, j’ai filmé et photographié à partir du point de vue naturel, soit en marchant, soit à vélo. Mon imaginaire a été provoqué par cette frontière, par le mystère et par la promesse qu’elle cachait. Un an après, que vais-je découvrir ? Que révèleront ses deux temps ? Est-ce que la barrière est tombée? Ce projet reflète mon intérêt pour les sites en transformation ou les performing sites.»
L’artiste tient à remercier :
- le Conseil des Arts et des lettres du Québec (bourse de déplacement en Arts Visuels)
- le Bureau du Québec à Barcelone et sa directrice Marjolaine Ricard
- le Centre de Producció i Recerca d’Art Visuals, Hangar (Barcelone)
- Maria-Jesús Bronchal pour son soutien dynamique et enthousiaste
- Joana Cervià et Sergi Botella du Centre Hangar
- Dimitra Kritikou : ma main droite pendant l’installation, pour sa compréhension des enjeux du projet, pour sa persévérance, sensibilité et générosité dans la recherche de conditions optimales.
- Victor, Rafa et Alberto pour leur soutien technique et d’avoir permis aux images d’apparaître
- Esther Pedrós et Pablo Barreda pour leur intérêt actif et les magnifiques photos
- Maria Pi-Puig pour son aide