Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, présente en exclusivité mondiale Les Étrusques – Civilisation de l’Italie ancienne, une exposition qui permet de découvrir et d’apprécier un peuple qui occupe une place importante dans l’évolution de l’humanité et des cultures méditerranéennes et qui, encore aujourd’hui, demeure l’un des plus fascinants de son époque. Présentée dans les toutes nouvelles salles d’expositions de la Maison-des-Marins, l’exposition s’inscrit dans les 20 grands rendez-vous proposés par Pointe-à-Callière en 2012 pour souligner son 20e anniversaire.
Les Étrusques se sont développés en Italie du 9e au 1er siècle avant notre ère. Leur territoire, l’Étrurie, devenue Toscane à partir du haut Moyen Âge, est délimité par l’Arno et le Tibre, mais les territoires contrôlés à un moment ou à un autre par les Étrusques s’étendent de la plaine du Pô au nord jusqu’au golf de Salerne au sud. L’Étrurie possédait un sol extrêmement fertile et un sous-sol regorgeant de nombreux minerais. Cette richesse minérale, fort habilement exploitée par les Étrusques, a grandement favorisé l’essor et la prospérité de ce peuple en plus d’assurer leur domination sur une large partie de l’Italie pendant plusieurs décennies. Fondateurs de 12 cités riches et puissantes, navigateurs émérites, talentueux artisans, les Étrusques ont été au cœur des échanges commerciaux en Méditerranée et ont côtoyé plusieurs grands peuples dont les Grecs, les Phéniciens et les Égyptiens. Ils seront finalement conquis par les Romains, mais influenceront profondément la religion, l’architecture et les institutions romaines. Reconnus pour l’extraordinaire vivacité de leurs fresques funéraires et la joie qui se dégage de leurs peintures, les Étrusques ont légué un art qui célèbre la nature, l’amour et la vie.
LES ÉTRUSQUES À MONTRÉAL : UN PRIVILÈGE EXCEPTIONNEL
Plus de 200 objets appartenant au patrimoine mondial de l’humanité font leur entrée à Pointe-à-Callière pour raconter l’histoire de cette civilisation fascinante qui, pendant mille ans, a démontré une éblouissante créativité. Bronzes anciens finement fabriqués, urnes funéraires, ornements architecturaux en terre cuite polychrome, objets votifs, grandes fresques murales colorées, coupes à boire – y compris en bucchero, cette admirable céramique noire et lustrée propre aux Étrusques –, émouvants visages ayant survécu aux guerres et aux outrages du temps… les objets présentés dans l’exposition révèlent autant la singularité, l’ingéniosité que la sublime beauté des Étrusques. Des pièces rares et précieuses, parfois signées, qui illustrent la réalité des Étrusques, racontent leurs exploits, évoquent des noms, desdes personnages, et offrent un panorama détaillé de ce grand peuple Cinq années de travail ont été nécessaires pour orchestrer cette importante présence étrusque à Montréal, une première au Canada. L’exposition a été réalisée avec la participation de 23 musées, dont les détenteurs des plus belles collections étrusques au monde. L’Italie, y compris la Cité du Vatican, est le pays le plus représenté : 18 musées préservant la mémoire étrusque en Toscane, dans le Latium et en Émilie-Romagne figurent parmi les prêteurs (voir liste en annexe). La réalisation de cette exposition n’aurait pu voir le jour sans l’étroite collaboration de l’étruscologue et conseiller scientifique, Filippo Delpino, directeur de recherche à l’Istituto di Studi sulle Civilità Italiche e del Mediterraneo Antico (ISCIMA), à Rome.
FAIRE CONNAISSANCE AVEC LES ÉTRUSQUES
Le parcours de l’exposition invite à une rencontre progressive avec les Étrusques : chaque pas effectué rapprochera graduellement le visiteur de ces hommes et de ces femmes d’une autre époque dont l’origine et la langue sont à découvrir. Ainsi, après avoir parcouru les terres et les mers de l’Étrurie, le visiteur sera invité à entrer dans les glorieuses cités-États étrusques. Par la suite, il mettra les pieds dans une résidence aristocratique en plein banquet où il pourra même découvrir les espaces privés de la maîtresse de maison, et, après un rappel de la montée du pouvoir de Rome et du déclin des cités étrusques, le visiteur plongera au cœur d’un art de la divination qui faisait l’envie des Romains.
LES CITÉS-ÉTATS : LA VIE EN ÉTRURIE
L’exposition présente la question des 12 cités-États, sans gouvernement central, qui formaient l’Étrurie. De 20 000 à 40 000 personnes auraient pu habiter ces cités, un nombre comparable aux cités grecques de la même époque. La vie quotidienne des Étrusques était rythmée par des rites et tous partageaient une langue commune qui était totalement différente des autres langues parlées dans le bassin méditerranéen. Les cités étrusques étaient parmi les mieux organisées du monde méditerranéen. Les rues étaient même pavées et dotées d’égout, car les Étrusques possédaient d’excellentes connaissances en hydraulique. Rome elle-même profitera d’ailleurs de cette expertise.
Près des cités-États se trouvaient des nécropoles : les cités des morts côtoyant de près les cités des vivants. On y verra aussi que les Étrusques étaient des commerçants aguerris et prospères. L’habile exploitation des gisements de fer, de cuivre, de plomb, d’étain et d’argent, leur a permis de développer une grande maitrise technique dans la production d’armes, d’outils et d’objets de luxe. Les champs, verdoyants et généreux, alimentaient aussi cet essor. Ainsi, les surplus céréaliers, les bronzes superbes, les fines céramiques, le bon vin et l’huile d’olive emplissaient les cales des bateaux marchands étrusques pour aller séduire l’ensemble des peuples du bassin méditerranéen.
UN PEUPLE ENTOURÉ DE BEAUTÉ
Les objets présentés dans l’exposition ne manqueront pas de faire valoir que les riches familles étrusques affichaient dans leurs maisons des fresques joyeuses et colorées et possédaient aussi de nombreux objets de luxe : vaisselle de bronze, d’argent, d’or, de bucchero et de verre fabriquée par les meilleurs artisans. De quoi savourer pleinement la vie puisque de somptueux banquets arrosés de vin et rythmés de musique agrémentaient leur existence. Le fait de se rassembler pour boire et manger était indissociable de la vie comme de la mort pour les Étrusques. Lors de funérailles, vin et nourriture étaient offerts à la foule assemblée près de la tombe pour pleurer le défunt. La vaisselle du banquet était alors laissée avec le disparu pour qu’il puisse continuer de festoyer dans l’autre monde. Parmi les tombes recréant grâce à des fresques spectaculaires des scènes de la vie au temps des Étrusques, il en est une particulièrement éblouissante : la tombe dite du Triclinium. Découverte en 1830, cette tombe constitue l’un des plus importants témoignages de la peinture murale étrusque. En 1831 et 1832, Carlo Ruspi, dessinateur et restaurateur, a immortalisé par des dessins et des calques de taille réelle ces fresques d’une extraordinaire beauté, essentielles pour reconstituer la vie sociale, les coutumes et les croyances des Étrusques. Il sera possible d’admirer toute la beauté de ses œuvres puisque d’authentiques relevés effectués par Carlo Ruspi seront présentés dans l’exposition de Pointe-à-Callière.
LE DÉCLIN ET LA ROMANISATION
Du 4e au 2e siècle avant notre ère, les Étrusques ont vécu un lent déclin et une section de l’exposition aborde cette question. Les peuples italiques, les Gaulois et Rome ont successivement envahi les cités étrusques et provoqué leur chute. Il faudra cependant plusieurs siècles pour que la culture étrusque achève de se fondre dans le grand tout romain. Fort heureusement, Rome a su préserver les savoirs étrusques et intégrer les familles nobles dans les structures des cités romaines. L’art étrusque de la divination, que les Romains enviaient, a toutefois pu se perpétuer au sein de l’Empire romain. Même Jules César avait son propre haruspice – fabuleux devin étrusque. Polythéiste, la religion étrusque présentait une multitude dedieux et de déesses qui influencèrent fortement la mythologie romaine.
UNE MÉMOIRE ÉTERNELLE
En finale de l’exposition, une rencontre touchante avec de beaux visages étrusques est proposée auvisiteur : jeunes et moins jeunes, hommes et femmes qui nous permettent de croiser leur regard, de connaître leur histoire et découvrir la culture étrusque. Un objet rare, majestueux et emblématique est présenté dans cette section : le sarcophage des Époux. Acquis par le British Museum au 19e siècle de l’orfèvre et antiquaire de grande réputation Alessandro Castellani, cet objet évoque de belle façon toute la folie ayant entouré la redécouverte des Étrusques, qualifiée « d’étruscomanie », qui a eu cours en Europe du 15e au 19e siècle. De plus, cette représentation d’une scène de couple au banquet laisse transparaître, plutôt que la domination masculine, un rapport aux femmes plus égalitaire chez les Étrusques que chez les autres sociétés antiques – une autre particularité sociale à découvrir dans l’exposition. Un objet éloquent et d’une grande beauté.
UNE PUBLICATION DE GRANDE QUALITÉ
Une publication à la fine pointe de la connaissance internationale sur cette civilisation, conçue et réalisée par le Musée, fera honneur au talent étrusque. Les visiteurs auront ainsi la possibilité de ramener un peu de la beauté étrusque avec eux. Comptant quelque 160 pages, la publication présente les principales pièces de l’exposition et l’histoire de ce grand peuple de l’Antiquité. Ponctuée d’articles scientifiques rédigés par des étruscologues chevronnés, la publication de Pointe-à-Callière sera un outil indispensable pour qui s’intéresse à cette civilisation exceptionnelle.
À PROPOS DE POINTE-À-CALLIÈRE
Seul grand musée d’archéologie au Québec et au Canada, Pointe-à-Callière est un complexe muséal érigé sur une concentration de sites historiques et archéologiques d’envergure nationale qui permettent de retracer de grands pans de l’histoire de Montréal, du Québec et du Canada. Inauguré en 1992 à l’occasion du 350e anniversaire de la fondation de Montréal, Pointe-à-Callière a pour mission de faire connaître et aimer l’histoire de la métropole du Québec et de tisser des liens avec les réseaux régionaux, nationaux et internationaux préoccupés d’archéologie, d’histoire et d’urbanité.
L’exposition Les Étrusques – Civilisation de l’Italie ancienne est réalisée par Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, dans le cadre du 20e anniversaire de la Sous-commission mixte Québec-Italie. Le Musée remercie ses commanditaires et partenaires : Astral, Air Canada Cargo, le ministère des Relations internationales du Québec, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, l’Institut Culturel italien de Montréal,
Tourisme Montréal, l’Hôtel InterContinental, La Presse et The Gazette.
Le Musée est subventionné par la Ville de Montréal.
Source
Catherine Roberge, responsable des communications
Tél. : 514 872-7858
croberge@pacmusee.qc.ca
pacmusee.qc.ca
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