Le premier ministre Jean Charest a fait connaître le 23 novembre dernier la cible québécoise de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. En visant une réduction de 20 % sous les niveaux de 1990, le Québec se dote d’une cible comparable à celle qu’a déterminée l’Union européenne. L’annonce du Québec fut notamment saluée par l’ancien vice-président américain et prix Nobel de la paix, Al Gore, ainsi que par le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger. Du 14 au 18 décembre, le premier ministre Charest sera d’ailleurs à Copenhague où il coprésidera le Sommet des leaders des États et régions sur le climat.
Dans une déclaration, le gouverneur Schwarzenegger estime que le Québec, comme la Californie, fait preuve de leadership en établissant sa propre cible alors que les engagements nationaux et internationaux se font attendre. Pour le gouverneur, l’engagement du Québec illustre le leadership que doivent assumer les États fédérés dans la lutte aux changements climatiques, en particulier dans le contexte de la conférence de Copenhague.
La cible de réduction sera modulée selon les secteurs d’activités économiques, et ce, en fonction de leur potentiel de réduction, de la compétitivité internationale, des technologies disponibles et des mesures de transition requises. Au moment de l’annonce de la cible, le premier ministre ne cachait pas que l’atteinte de cette cible nécessitera des efforts importants de l’ensemble de la société québécoise : « Il s’agit d’une cible très ambitieuse pour un État dont 48 % du bilan énergétique global provient déjà de sources d’énergie renouvelable. »
Le premier ministre a d’ailleurs rappelé que le Québec a déjà le meilleur bilan au Canada en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, soit environ onze tonnes par habitant, ce qui équivaut à la moitié de la moyenne canadienne. « Avec une cible de -20 % en 2020, le Québec aura le plus faible taux d'émission par habitant en Amérique du Nord. L’atteinte de cette cible constitue donc, pour le Québec, un véritable projet de société auquel tous seront conviés à participer », a déclaré le premier ministre.
Pour le gouvernement, il est clair que l’atteinte de la cible est indissociable de la mise en place, en 2012, d’un système de plafonnement et d’échanges de droits d’émission de gaz à effet de serre, système que le Québec élabore actuellement avec ses partenaires de la Western Climate Initiative.
Rappelons que le Québec, en collaboration avec la Californie, l'Australie du Sud ainsi que plusieurs regroupements d'États fédérés et de régions, milite activement pour que le texte du régime qui succédera au protocole de Kyoto reconnaisse le rôle joué par les États fédérés et les régions dans la lutte contre les changements climatiques. À cette fin, le premier ministre Jean Charest coprésidera, avec le premier ministre de l'Australie du Sud, Mike Rann, le 3e Sommet des leaders des États et régions sur le climat qui aura lieu en marge de la Conférence de l'ONU sur les changements climatiques.
Québec vers Copenhague : pour une économie plus verte