Le film Rebelle, du réalisateur québécois Kim Nguyen, a décroché l'Ours d'argent de la meilleure interprétation féminine au Festival international du film de Berlin. Ce long métrage s’est également vu décerner une mention spéciale par le Jury Œcuménique. Outre la compétition, le cinéma québécois était bien représenté à la 62e édition de la Berlinale, qui a eu lieu du 9 au 19 février. Deux productions québécoises étaient inscrites au Forum, tandis que deux jeunes réalisatrices ont pris part au programme de la relève Berlinale Talent Campus.
« Affronté les atrocités avec un sens de la poésie » (Die Zeit)
L’adolescente congolaise de 15 ans, Rachel Mwanza, a obtenu l’Ours d’argent de l’interprétation féminine pour avoir incarné Komona, le personnage principal du film Rebelle. Il s’agit de l’histoire de rebelles du Grand Tigre royal qui viennent arracher la jeune fille de ses parents pour l'emmener combattre à leurs côtés. Elle tisse des liens amicaux avec un jeune plus âgé, afin de tenter de s’enfuir vers son village natal pour y enterrer ses parents assassinés sous ses yeux.
Le jeu d’acteur de Rachel Mwanza, analphabète avant le tournage et qui vivait dans les rues de Kinshasa, a impressionné le jury et la presse spécialisée. L’hebdomadaire Die Zeit louangeait : « Il est en effet incroyable comment elle a pu refléter des émotions essentielles telles que l’angoisse mortelle et le désespoir infini. » Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung enchaînait de manière éblouie : « C’est un film engagé, un regard dans un monde plein de violence. Vibrant, émouvant et intense. »
Rappelons que deux autres films québécois ont été diffusés dans la section Forum de la Berlinale. Il s’agit du long-métrage Francine, de Brian M. Cassidy et Melanie Shatzky, ainsi que du documentaire Bestaire de Denis Côté, dont la chaîne culturelle Arte juge réussi en tant que tentative poétique de poursuivre les contradictions et les troubles dans les relations hommes-animaux. Le tout est sans parler des deux jeunes réalisatrices de la relève, Tamara Scherbak et Simone Andrea Rapisarda, qui ont participé au Berlinale Talent Campus.
Au cours des dernières années, des films québécois ont été régulièrement sélectionnés pour la Berlinale. En 2009, Philippe Falardeau a reçu l’Ours de verre pour le meilleur film pour enfants pour C’est pas moi, je le jure! qui était présenté dans la section « Generation Kplus ». En 2003, le jury avait attribué l’Ours d’argent pour la meilleure trame sonore à Madame Brouette de Moussa Sene Absa, une coproduction franco-québéco-sénégalaise. Il y eu également en 1999 Emporte-moi, de Léa Pool, de même qu’en 2008 la coproduction québécoise Restless, qui était présentée en compétition officielle, pour ne nommer que ceux-ci.